Jazz à la Feuilleraie Fanou Torracinta
Pour ce Gipsy Guitar from Corsica vol.2, le compositeur, qui ne craint pas les carrefours musicaux, poursuit ses recherches
en « tirant le fil de cette guitare corse à travers toujours plus de compositions et en proposant une lecture personnelle des
rythmes manouches, par le biais notamment d’un boléro (Mars) et d’une valse en 6/8 (Valsbach) », résume-t-il.
À la tête d’un quartet d’esthètes – Bastien Brison au piano, Benji Winterstein à la guitare rythmique et William Brunard
à la contrebasse -, Fanou élargit et orchestre son propos : « Le principe du question-réponse est au centre de cet album.
J’avais besoin de ces musiciens, avec qui je tourne depuis dix ans, pour disposer d’un socle stable sur lequel développer mes
idées. » Ces Quatre Fantastiques des cordes acoustiques reprennent Django, la guitare conversant avec le piano sur
Stockholm, « un titre peu connu, avec une atmosphère suspendue et une couleur exceptionnelle ! » Sur Minor Swing, Fanou fait
preuve d’audace en « reprenant le solo de Django des sessions de Rome, réharmonisé au piano. » Futé, le Fanou.
Le quartet reprend d’autres standards de jazz, toujours rejoué à sa plume, comme I’m confessin’ that I love you (popularisé
par Fats Waller), It’s only a Paper Moon (Harold Arlen), tous deux repris par Django, et Four Brothers (Jimmy Giuffre).
Escapade à Londres avec The Carnaby Street, « un clin d’oeil à cette rue, qui est un bastion du jazz de la City. C’est une
composition très swing, avec un thème à l’unisson et un côté un peu Broadway. » À écouter en sirotant une tasse de Tea, une
variation du sifflotant standard Tea for Two. Ou comment remonter le
temps jusqu’à ces années swing, qui faisaient tanguer les orchestres et
dangereusement se déhancher les auditoires.
Jeux de mains, jeux de bassins.